La flamme et l'iceberg [Alex]

(je me suis permise ce titre. si tu n'aimes pas je change!)

Bibliothèque, un soir noir. Personne. Même pas le vigile. Etrange. Pas pour Clara. Envie de travailler ? Pas vraiment, non. Juste envie de sortir de sa chambre. Elle la fréquente peu. Ne connaît pas sa colocataire. Pas encore. Bientôt peut-être. Sans importance. Elle fouille dans les livres, à la recherche d’art. Pas des tableaux de grands peintres. Des œuvres d’artistes moins connus, plus parlants surtout.

Dans son sac, le dessin de cet inconnu, signé. Elle ne lui pas remis. Elle veut le lui remettre. Elle ne le voit jamais. Elle se pose des questions sur lui, sans que cela ne lui prenne la tête. Sentiment doux. Il lui parle parfois dans ses pensées. Elle ne connaît pas le son de sa voix. Elle ne sourit pas. Elle se souvient. Elle brûle. Brûle d’envie de se venger. De lui prouver qu’elle est tout aussi forte que lui.

Un jour. Un jour.

Clara tourne une page. Cette école est étrange. Une deuxième page. Elle donnerait presque envie de parler plus. Une troisième. Sans doute à cause de l’option théâtre. Une quatrième. Maudite section.

Ses yeux se fixèrent sur la cinquième page. Voilà qu’elle aimait ce qu’elle voyait. Une maison en feu. Dévorée par les flammes. Elle n’a pas peur, plus peur. Elle revoit sa mère, alors qu’elle est emportée par les pompiers. Mort.

Elle revoit la voiture qu’elle conduisait emporter Michael et Mary. Elle jette un coup d’œil à son épaule. Son tatouage semble luire. Elle brûle. Elle n’a pas besoin de se couvrir beaucoup. Elle doit avoir un ou deux degrés en plus de température naturelle.

Elle passa sa main sur son épaule. Douce sensation. Quelque souvenir. Michael n’avait jamais vu ce tatouage. Personne. Personne d’important. Des garçons au passage. Des garçons sans importance ni personnalité. Des hommes, se prétendaient-ils être, accomplis.

Septante huitième page. Une fée dont on a coupé les ailes. Maudite. Destinée à vivre en enfer, là où les flammes sont incandescente et n’ont de repos. Clara était croyante. Ne l’est plus depuis l’âge de neuf ans. Elle se moque de l’enfer. Sa cicatrice lui fait mal. Elle n’y pense plus. Elle n’est qu’un fantôme de son passé.

Grâce à qui ? vengeance

Alex était assis à la table qu'il prenait chaque fois qu'il venait ici,une table un peu maudite puisqu'il n'y avait jamais personne.Enfin,aujourd'hui,ça ne changeait rien.Il n'y avait personne tout court.Il s'était donc installé sans aucune affaire,avait pris deux ou trois bouquins histoire de faire croire qu'il faisait une recherche,les avait ouvert puis c'était littéralement écroulé sur la table.

Pour faire ça,il aurait très bien pu rester dans sa chambre,sur son lit à glander,c'était beaucoup plus confortable mais ça ne changerait rien.Il risquait en plus d'avoir Léo à côté qui voudrait lui parler de Ellie Ellie Ellie et ça c'était hors de question.Il était fatigué,éreinté même,depuis des jours il ne dormait plus.Ou alors il revoyait en boucle la mort,la mort et la mort.La mort de ses parents,la tête du dingue qui avait tué Alyssa,la soeur de cette dernière qui voulait le tuer.Du sang.Sa vie à lui,c'était un canal rempli de sang.

Le contact de la table en bois sur sa peau était froid et agréable.Il aurait pu s'endormir mais il n'y arrivait pas,il ne voulait plus être hanté par ce passé sans cesse.

*Je suis en train de devenir fou*

Les cernes qui entouraient ces yeux le rendaient encore plus beau,plus intriguant en fait,mais lui,à chaque fois qu'il se voyait dans le miroir,il ne voyait qu'un espèce de zombie complétement idiot.Il était encore plus nerveux que d'habitude,tous ses sens étaient en éveil mais il avait parfois l'impression qu'ils étaient un peu déréglés.

Il n'avait plus le courage de rien faire.En cours,c'était plus fort que lui,il s'allongeait sur son pupitre,fermait les yeux et voguait.Avec les exams bientôt,c'était nul comme attitude.Mais il ne pouvait pas écouter,il n'avait même pas la force d'allumer son baladeur.Il n'avait même plus le courage de passer 2h devant la glace à replacer ses mèches de cheveux.Son corps était lourd,ses bras,sa tête,tout.Alors il avait pris son gel,avait plaqué en arrière et n'y avait plus touché.Quelques mèches par ci par là qui revenaient à l'attaque.Il s'en foutait.Il se recoifferait plus tard.

Il aurait voulu pleurer.De rage,de fatigue,peut-être que ça lui ouvrirait les portes du sommeil.Mais il n'arrivait pas.Il était là,effondré sur la table,la tête dans les bas et il imaginait combien ce devait être pathétique.Il se détestait profondément.Quoique,il n'en avait même plus le courage.

Ce livre était intéressant. Elle voulait le feuilleter plus à son aise. A une table. L’embarras du choix ! Tout était vide. Calme. Sombre. Presque morbide. Seule ? Non. Silhouette dissimilée derrière une rangée de livre, sur une table allongé. Familier ? Un peu trop peut-être.

Son inconnu de l’atelier. C’était ses cheveux qu’elle reconnaissait, sa stature. Elle sourit intérieurement. L’air fatigué. Il ne travaillait pas. Elle pourrait bientôt prendre sa vengeance ? Non. Pas aujourd’hui. Il fallait qu’il soit en pleine forme pour rivaliser. Il ne l’était pas.

Un pas en avant. Vers lui. Car elle avait toujours quelque chose à lui remettre.

*Dessin*

Elle se posta près de lui. Remarquée ? Possible. Elle ne le savait pas. Ne s’en portait pas plus mal. Ouvrit son sac et sortit le dessin. Elle le posa devant les bras du jeune inconnu.

Ne souriait plus intérieurement. Son livre son le bras. Elle voulait le parcourir. Elle s’assura que le jeune garçon avait pris conscience de sa présence, de celle du dessin surtout.

*Uniquement le dessin*

Le fixa un moment. Il ne restait que les braises en lui. La fatigue ? La socialisation ? La perte d’énergie, oui. Due à quoi ? Peu importe. Signe de la tête. Lui tourne le dos.

Non. Vraiment pas assez d’énergie pour le second round. Clara préféra le laisser seul pour qu’il se requinque.

Elle s’éloigne. Tournait le dos. S’assit à une table, le dos toujours tourné. Elle avait gardé son dessin.

*Nuyger*

Il avait le sien.

*Martinez*

Ils savaient quelque chose de plus l’un sur l’autre. Mais le nom ne disait rien. C’était les yeux. Et les siens criaient fatigue. Sa posture suintait le besoin de repos. Elle aurait pu lui procurer un peu d’énergie. Comme à l’atelier. Trop facile.

Elle n’avancerait pas vers lui, pour lui faire se plaisir. Fâchée ? Non. Elle l’avait sous-estimé. Elle ne referait pas la même erreur.

Il sentit une présence juste à côté.Il savait qui.il sentait la chaleur qui émanait.L'inconnue de l'atelier,il en était certain.

Il était beaucoup trop fatigué pour lever la tête,alors il resta dans sa position,comme un prédateur encore,mais un prédateur qui n'a pas faim pour l'instant.

Elle avait déposé quelque chose.Quoi alors.Il leva à peine la tête et se vit.Lui.Pas la loque humaine allongée sur la table non,lui,le vrai lui plein de fougue et pédant.Le dessin qu'elle avait fait de lui.

Pourquoi n'était elle pas restée?Il l'avait déçue?Probablement pas,il avait quand même bien le droit d'avoir un coup de barre.Il se foutait de ce qu'elle pourrait bien penser.
Alex avait une autre théorie.Elle était venu le chercher l'autre jour,lui il avait mimé la passivité et au fond,il avait réussi à retourner la situation à son avantage

*Comme toujours Alex!*

Oui,comme toujours.
Alors sûrement que là,elle craignait encore de perdre...Non elle voulait une revanche,c'était certain.Et elle voulait qu'il vienne.Il pouvait quand même gagner,il le savait,mais là,il ne voulait pas tellement affronter

*Martinez...Joli,un peu exotique,un peu comme le feu quoi.*

Soudain,il se redressa.C'était depuis qu'il l'avait croisée qu'il ne dormait plus et qu'il voyait la mort partout.Il fallait qu'il retourne au combat pour retrouver sa force habituelle.

Il se leva d'un pas furtif et se glissa jusqu'à elle.Il s'assit à côté et regarda un peu les peintures qu'elle feuilletait.Ca la reflétait totalement.

*Au fait...*

Il eut une idée.Elle ne lui avait jamais parlé,elle ne devait pas aimer ça.Et lui,même si ce n'était pas son activité favorite,savait trouver les bons mots et il les manipulait à la perfection pour arriver à ses fins.

"Dis-moi,qu'est-ce que tu m'as fait?"

Sa voix était calme,douce et un peu railleuse si on écoutait bien.Le silence du lieu la sublimait.
Il la regardait,de profil,attendant qu'elle se tourne vers lui pour capter son regard.Il était déjà un peu plus en forme.

Il avait l'air décidé à se battre. Il était venu à elle. La fatigue ne le faisait pas reculer. Preuve de courage, ou de folie. Les deux vont souvent de paire. Elle esquissa un sourire, intérieur bien sûr! Elle ne l'exprimait pas. Pourquoi faire? Ce n'était pas joyeux. Heureux. Rien ! Une mini victoire de l’avoir fait venir jusqu’à elle.

Il n’observa pas le silence. Elle tourna la tête vers lui lorsqu’il s’adressa à elle. Sa voix. Pas comme elle l’avait imaginée. Un peu rauque. Plus profonde par contre. Ce qu’elle lui avait fait ? Rien. Encore ! Elle reposa les yeux sur son livre.

"Rien ! "

Elle n’aimait pas parler. Il devait s’en rendre compte. Il la provoquait. Directement. Pas de détour. À la bataille. Un vrai soldat. Clara fixait toujours ses pages. Pourquoi parler soudain ? Leur lutte était muette. Non. Plus maintenant.

*Bien !*

Elle n’était pas dépourvue de la parole.

"Rien, encore."

Elle aurait voulu en dire plus. En dire moins. Sans intérêt. Elle croyait à la loi du silence. Si ce qu’on avait à dire était moins beau que le silence, il fallait de taire. Elle se taisait souvent. Pourquoi ? Inutile de parler.

Gâcher ces beaux moments ! Ils n’étaient plus si spécial finalement puisqu’ils en venaient à devoir utiliser les paroles pour communiquer.

Il avait le mérite de ne pas dire n’importe quoi. Elle lui avait donc fait quelque chose. Elle ? Ce qu’elle dégageait ? Peu importe. Il avait bien songé à elle. Comme elle à lui. Une autre victoire minime, mais victoire tout de même.

L’important n’était pas de gagner. Mais de l’éprouver. Jusqu’où oserait-il aller ? Jusqu’à quel point était-il socialisé ? Il n’oserait plus céder à ses pulsions. Elle le savait. Trop peur. Trop soucieux des autres.

Clara se laissait vivre. Elle voulait, elle prenait. Lui, Nuyger, ne prenait qu’en considérant encore les tiers autour de lui. Souvent. Pas tout le temps. Il avait des gens dans sa vie.

*Connor ?*

Elle ne l’avait pas dans sa vie. Elle l’avait testé. C’est tout.

Elle devait trouver étrange le fait qu'il parle.En fait,ils n'en avaient pas besoin mais au moins,il se trouvait sur son terrain à lui.Il avait un handicap,sa fatigue,autant mettre les chances de son côté.

*Comme si elle ne m'avait rien fait!*

Il la regarda intensément.
Sa voix était brusque,on sentait combien elle n'aimait pas parler comme ça.Et là,il se sentit un peu victorieux.Peut-être pas pour très longtemps,il voulait juste retrouver sa fougue.

*Tu va pas me faire croire ça...*

Le "encore" était révelateur.

*Qu'est-ce qu'elle espère?*

Il claqua le livre qu'elle regardait.Il lui fallait toute son attention.Il lui frôla la main,conscient de la différence de température.Depuis un moment,il était froid,on avait congelé sa flamme.Qui ça,elle?Alors elle aurait le pouvoir de faire fondre la glace si c'était ça.

"Tu me mens."

Il la scruta pour bien lui faire comprendre qu'il ne fallait pas le prendre pour un imbécile.

"Rends-moi ce que tu m'as pris."

Il était prêt à tout faire pour retrouver sa vitalité.Se sentir comme ça pour lui,c'était comme être mort.Il voulait absolument se retrouver.

Elle sursauta. Son livre, fermé. Pourquoi? Pour son attention. Il avait vraiment besoin de ça ? Oui. Il était froid. Différent. Elle ne l’avait pas changé. Pas elle. C’était lui ! Il avait changé tout seul. A cause d’elle ? Non, ce n’était qu’un retour aux sources. Il le gérait mal.

*cauchemars*

Il devait en faire. C’était ça. Elle avait réveillé quelque chose. Il avait enterré cette partie de sa vie. Il lui avait fait faire face ! Et lui, ne s’en sortait pas. Pourquoi ? Il aurait dû ! Elle était là. Elle l’aiderait donc. Puisqu’il pensait qu’elle était responsable.

Elle n’avait rien pris. Non. Ce n’était pas le mot. Ce n’était pas le terme. Elle lui avait rendu quelque chose. Lui dire ? Ou allait-il le lire en elle ?

Il voulait qu’elle parle. Il l’avait emmené sur son terrain pour rééquilibrer les choses. Pas mal. Bien joué. Intéressant même. Elle lui répondit.

"Je ne t’ai rien pris. Je te l’ai rendu."

Il avait oublié qui il était. Maintenant il le savait. La mort qui l’entourait était revenue le hanter. Il devait s’en débarrasser. Elle lui avait perdre le sommeil, avait éteint sa flamme. Elle devait la rallumer. Elle l’avait cru à même de gérer ce retour.

Trop vite. Trop fort. Elle s’en voulait un rien d’avoir éteint quelque chose en lui. Ce n’était pas de la fatigue. Elle était là. Il était froid. Il l’avait frôlé. Ils n’avaient plus la même température. Il la retrouverait.

"Tu veux t’en débarrasser…"

Elle tourna la tête sur le côté. Le fixa de son regard de flamme, qu’il s’en nourrisse. Qu’il boive en elle, qu’il puise de l’énergie.

"Ou l’affronter."

Qu'est-ce qu'elle voulait sous-entendre?Qu'il se voilait la face?Qu'il n'ait pas lui-même?Elle se trompait.Elle avait réveillé en lui des souvenirs qu'il avait enfoui bien rapidement.Il ne les reniait pas,ils faisaient partie intégrante de sa vie et l'avait forgé,construit.Mais il n'y pensait pas sans cesse.Il ne cultivait pas la mort comme elle le faisait.

*Je ne veux pas finir comme elle.*

Elle stagnait.Elle n'avancait pas.Elle ne vivait pas.Elle n'était qu'un sombre fantôme qui errait dans un vieil album photo et cette attitude,ce n'était pas la vie dont rêvait Alex.

"Tu ne comprends pas."

Ca lui faisait mal de dire ça.Il pensait pourtant qu'elle était en phase avec lui mais là,pourquoi?

"Tout ça,c'est le passé.On a pas à se retourner,ça ne sert à rien.Les avoir devant mes yeux tout le temps comme ça,ça ne m'aide pas.C'est volontaire.Je les ai laissé derrière moi pour pouvoir vivre ma vie.Mais tout ça je te l'ai déjà dit,pourquoi tu ne m'écoutes pas?"

Il soupira,il le faisait bien évidemmment exprès.

"Je ne renie rien.Tout ça est encore en moi.Tu crois me faire retrouver celui que j'étais mais tu as fait pire.Tu me fais devenir quelqu'un que je ne connais même pas.J'ai toujours été comme ça,comme avant.Alors fais moi redevenir comme avant."

Il tendit sa main,la paume vers le haut,la fixant droit dans les yeux,sentant déjà la glace fondre del 'intérieur.

Elle l’écoutait. Elle le comprenait. Elle ne le comprenait pas. Il parlait. Peut-être un peu trop à son goût. Mais qu’importe. Il était là. Elle le trouvait toujours aussi intéressant. Et sa voix éveillait des choses en elle. Loin de lui rappeler Michael.

Elle ne voulait pas qu’il devienne quelqu’un qu’il n’avait jamais été. Et si c’était ce qu’il voulait. Être comme avant. Elle lui « rendrait ». Elle ne voulait pas le voir se briser. Il était trop particulier pour être brisé. Surtout par ses soins.

Vivre sa vie, c’était non seulement ne pas nier son passé, mais vivre avec lui à ses côtés, sans qu’il ne hante, mais qu’il soit là pour nous guider. Tout simplement. Il comprenait. Il ne comprenait pas. Elle s’en fichait. Ce n’était pas le propos. Elle lui avait fait quelque chose. Elle n’avait fait que jouer un jeu. Tout était un jeu. La vie en était un. L’amour en était un. Tout était sujet à rire, à s’amuser.

Même leur entrevue dans l’atelier. Rien de sérieux, une broutille. Elle aurait aimé d’avantage. Elle n’avait pas vu qu’elle l’avait à ce point touché.

Sa main tendue. Vers elle. Il se réchauffait. Les paumes. C’était bien. Pas suffisant. Il la fixait. Elle le fixa en retour. Elle tendit à son tour sa main, et déposa sa paume contre la sienne. Il était froid, glacial. Oui. Quelque chose lui était arrivé. Une main ne suffirait pas. Elle s’approcha de lui. De son visage. Front contre front. Elle plaça ses deux mains de chaque côté de son cou.

Sa chaleur devait le réchauffer. La mort l’entourait. Elle s’y était habituée. Ce n’était pas son fardeau à lui.

"Fais moi confiance."

Que dire de plus. Il devait se détendre. Elle voulait lui changer les idées. Changer elle-même pour le faire redevenir comme avant ? Non. Ce n’était pas sa faute. Pourquoi l’aider alors ?

Parce qu’elle ne voulait pas qu’il cesse d’être particulier.

elle ne s'inquiétait pas pour lui. elle n'avait pas d'attache. elle s'inquiétait pour sa flamme.

Elle lui répondit.Elle était brûlante et ça produisit un choc sur Alex.Il se sentait comme électrocuté mais c'était bien.Il se sentait beaucoup plus vivant que tout à l'heure déjà.

*Viens,viens...*

Elle s'approcha de lui et leurs fronts se touchèrent.Le contact était bon.Le chaud,le froid,le mélange,tout ça c'était bon.Il voyait déjà s'atténuer les traces de sang dans sa mémoire et il se disait que tout redevenait comme avant.Il n'avait plus peur.En fait,il n'avait jamais eu peur.

La mort les unissait tous les deux.Mais ils ne l'affrontaient pas pareil.Pour elle,les ranger dans un petit sac à côté d'elle la tuerait.Pour lui,les laisser courir à l'air libre l'épuisait.C'était un redoutable et fragile équilibre qu'ils s'étaient installés tous les deux.

*Confiance?*

Pourquoi?Alex savait déjà ce qu'il allait répondre

"Je ne fais plus confiance.A personne sauf à moi."

Déjà sa flamme se manifestait à nouveau.Il avait si chaud,il était bien et la fatigue le quittait peu à peu.Il ferma les yeux et appréciait cette "Renaissance" de lui même.

*Alyssa je t'aime tu le sais bien...Retourne là où tu étais,ne viens plus dans mes rêves comme ça...*

C'était génant.Ses rêves,c'était son intimité.Les cauchemars,c'était comme un viol.

Il posa ses mains sur les siennes et la regarda dans les yeux.

*C'est bon maintenant,je veux me battre!*

Elle le sentait déjà renaître. Elle lui procurait ce qu’il ne trouvait en personne d’autre. Flatteur. Dans un sens. Il l’estimait responsable de son état. Elle lui était redevable. Plus confiance en personne.

Ca fonctionnait. C’était une réflexion digne de lui. De la personne qu’elle avait vue en lui. Dans sa flamme. Ses mains sur les siennes. Les yeux dans les yeux. Il était là à nouveau et avec un peu de chance, ils n’auraient plus à parler. Il reprenait des forces. Il allait se battra à nouveau. Contre elle ? Avec elle ?

Pour le plaisir du jeu. Quel jeu ? La vie ? La séduction ? Multitude de choses. Fini les cauchemars. Il avait eu besoin de Clara. Satisfaite ? Dans un sens. Elle avait toujours su qu’elle le reverrait pour prendre sa vengeance. Pas qu’elle aurait eu un tel impact.

Elle se redressa quelque peu. Main dans son cou. Toujours. Et maintenant ?

*second round ?*

Il avait peut-être envie de remettre ça. Clara retira doucement ses mains de son cou. Elle le regarda. Vit qu’il allait bien. Reprit sa place sur sa chaise. Rouvrit le livre. Le parcourut à nouveau.

Une fée en feu. Elle aimait. Ça lui rappelait son tatouage.

Elle tourna une page. Jetant un coup d’œil à son inconnu. Elle voulait lui montrer quelque chose. Elle trouva. Cette maison en feu. Qu’il comprenne pourquoi elle était hantée par une flamme qu’elle n’avait à la base pas désirée.

Alex se sentait vraiment beaucoup mieux.Ses paumes n'étaient plus glacés,son coeur battait de nouveau normalement,il n'avait même plus envie de dormir,c'était vraiment une recette miracle.
Lui devait-il quelque chose?

*Et puis quoi encore?*

C'était elle qui l'avait rendu comme ça,à elle de lui rendre,chose logique.Oeil pour oeil.Tout ce qu'Alex savait,c'était qu'il ne fallait en aucun cas que cela se reproduise.C'était vraiment beaucoup trop éreintant pour être supportable.Il devrait être ouvert.Au combat soldat!

*Combat aux poings bien sûr,l'arme c'est déloyal*

Elle se dégagea,enfin dégagea ses mains et il la laissa faire.Il la regardait presque avec tendresse,enfin pas vraiment,c'était plus compliqué que ça au final.

"La tendresse; ce qui reste de l’amour derrière les barrières que le temps dresse"

*Merci Grand Corps Malade maintenant on se tait!*

Elle lui jeta un coup d'oeil,comme pour l'inviter à regarder quelque chose.Une maison en flammes.Ca,il s'en était douté que le feu jouait un rôle important dans sa vie.Mais jusqu'à quel point?
Sa famille?Décimée?Par les flammes!
Ca,c'était terrible.Pas de compassion en tout cas.C'était pour les faibles la pitié.

Il voulait lui montrer qui il était lui à son tour.Pas à travers la mort,mais à travers lui,tout simplement.Un petit dessin suffirait.
Il prit la première feuille venue,dégaina un bic et commença à dessiner sans lui montrer,vite fait,mais quand même.Puis il lui tendit la feuille.

C'était un tigre,debout,l'oeil féroce et les babines retroussés.Habillé en army,le casque sur la tête et un fusil entre les pattes,des tâches de sang partout.Alex,le petit soldat.Alex le prédateur.C'était tout à fait lui.

Un dessin. Il lui montrait à son tour. Pourquoi ? Il en avait besoin. Il l’imitait peut-être. Ne se sentait pas obligé. Ce n’était pas son genre. Il ne gribouillait pas. Était très doué même pour les traits. Tendit le dessin à Clara.

Un tigre, des armes. Un soldat. Du sang. Violent. Comme lui ? Non, pas vraiment. Le tigre lui correspondait. Un prédateur. Féroce adversaire. Elle n’avait rien à redire. L’animal lui collait à la peau. Et requinqué, encore plus. Une bête. Rien n'entrave ses projets.

Pour les armes, le côté soldat, elle était réticente. Un soldat obéit aux ordres. Obéissait-il ? A ses ordres à lui dans ce cas. Un soldat sans chef. Un soldat qui préfère avoir une armée à commander plutôt que d'être sous les ordres de quelqu'un. C’était ça, sans doute. Il lui indiquait qu’il était prêt à livrer bataille.

C’était plus compliqué au final, ce qu’il se passait entre Clara et « Nuyger ». Une sorte de relation s’était créée. Quel genre? Inconnu. Non relatée. Non mentionnée, nulle part. leur genre à eux. Et à présent, la combat serait à l'image du dessin : Féroce.

Clara se redressa. Se mit sur ses deux pieds. Elle n’était jamais à l’aise assise. Elle dessina debout. Aimait avoir un tableau face à elle, pour pouvoir déchirer ses feuilles ensuite. Jamais satisfaite, jamais convaincue. Toujours à la recherche de nouveau, nouvelle sensation. Nouveau défi.

Il était là. Il l’avait eu une fois. Une deuxième ? Non. Elle avait fait tout le travail dans leur première lutte pour qu'il l'emporte avec une simple pirouette. C’était trop simple. Qu’il commence la joute. Qu’il lui montre sur quel terrain il voulait concourir.

Elle savait ce qu'elle voulait. Qu’il se montre à la hauteur. Qu’il lui prouve qu'il n'avait pas froid aux yeux et qu'il ne fuyait pas peu importe ce qu’il ressentait.

"Et maintenant ?"

Lui adressa-t-elle en baissant le regard vers lui, toujours assis sur sa chaise. Les yeux embrasés, elle ne lui intimait pas l'ordre de se lever. Juste son souhait qu'il en fasse ainsi. Qu’ils soient face à face. Ensuite, ils aviseraient.

A quoi servait tout cela ? A rien probablement. A ce qu’il retrouve entièrement ses forces car, le seul contact des mains de Clara n’arrangerait pas les choses sur le long terme. Non. Un moment seulement. Il se sentait libéré. Aujourd’hui. Demain. Mais après ?

Alex savait que désormais,il ne passerait plus par cette phase étrange du passé qui ressurgit brusquement.Il avait compris maintenant et il ne se laisserait plus jamais avoir.

*Et puis quoi encore?*

Elle s'était levée.Pourquoi?Stagner assise,ça lui posait problème ou bien...Ou bien quoi d'ailleurs?
Elle lui intimait vivement de se lever aussi.Il décida de balancer le tout pour le tout et s'accouda à la surface de la table,l'air un peu renfrogné et le sourcil levé.Il poussa un long soupir alors qu'en réalité,il débordait d'énergie.
Machinalement,il porta la main à ses cheveux et eut une fraction de secondes de frayeur,puis se rapella que dans la foulée,il ne les avait pas ébourriffés mais plaqués en arrière.

*Ouh le lover!*

Non,c'était plutôt: Ouh le flemmard.Totalement même.Pas le courage,point à la ligne et c'est terminé.

"Et maintenant?"

Il lui renvoya la balle avec une point d'ironie flagrante.La dernière fois,il l'avait eue en beauté,il ne voyait pas pourquoi il changerait de stragégie.

*Où je veux,comme je veux,quand je veux...*

Son regard à lui brillait sous l'influence de l'étincelle qui l'animait.Un vrai démon.Un vrai tigre.Un mercenaire à l'affut d'une proie à se mettre sous la dent.

Il lui renvoyait la balle. Une fois de plus. Encore. Pourquoi elle ? Pourquoi à elle de déterminer où ils allaient. Il la regardait, toujours assis. Ses cheveux plaqués en arrière. Il ne voulait pas bouger. Parfait. Elle agrippa son livre. Et alla le remettre à sa place dans une des rangées. Là où elle l’avait pris. Elle ne bougea plus.

Elle lui lançait des regards d’où elle était. Table bien trop exposée. Elle préférait le calme des livres. Là où les secrets sont bien gardés. Là où reposent en silence les nombreuses histoires de la vie.

Elle lui fit un signe de la main mais savait qu’elle n’avait pas le pouvoir de le faire venir si il n’en avait pas envie. Avec lui, il fallait se soumettre pour mieux rugir après. Etrange, un combat entre deux prédateurs.

*Du jamais vu*

Les garçons qu’elle avait rencontrés étaient tous beaucoup trop faibles. Ils acceptaient tous, rien qu’en posant les yeux sur elle.

"Tu viens, ou je viens te convaincre."

Elle avait des arguments persuasifs. Seulement, il ne lui envoyait aucun signe de réceptivité. Elle n’était pas du genre à se faire mener en bateau. Il était du genre à la mener en bateau. Alors comment ? Elle y songeait encore. Bientôt elle saurait.

Et puis, s’il refusait, il y perdait. Elle avait à lui offrir. Il avait à lui offrir aussi. Dans beaucoup de domaines. Allait-il laisser passer sa chance.

Elle le laisserait gérer, reprendrait les commandes, lui laisserait reprendre le contrôle. Elle ne savait pas encore. Elle aviserait. Elle était prête.

Elle se leva pour remettre dans les rayons son livre.C'était quoi cette attitude?Une provocation?Non.Une maniaquerie?Certainement pas.Quoi alors?La peur du danger en terrain aussi découvert?Il ne savait pas,mais chez lui,l'adrénaline avait un effet beaucoup plus ennivrant que la drogue.

*Alors alors,la langue se délie on dirait!*

C'était une victoire pour lui.Une de plus.Elle lui fit signe de venir.Il n'en fit qu'à sa tête et s'étira avec des gestes amples sur sa chaise,comme un félin qui se réveille et qui est prêt...à l'attaque!

*Venir?Tu rêves!*

Et puis quoi encore?Des petits gateaux avec du thé?Non.

*La poussière en plus,tout ça,encore le passé qui la hante!Pourquoi?*

Il plaqua sa main contre la table et caressa doucement le bois brillant et glissant.Comme une invitation

*Viens donc...Ne te terre pas comme ça!*

"J'aimerais bien voir tes arguments"

Il avait accentué le dernier mot.Exprès.Comme un tigre qui feule...

Puisqu'il voulait jouer à ça. Son livre à peine rangé, elle retourna vers lui. La bibliothèque était vide. Pour combien de temps? Si il voulait jouer au vu et su de tout le monde! Elle approcha. Ni trop vite, ni trop lentement. A pas régulier. Pas comme une proie apeurée. Comme celle qui sait pertinemment bien qu'elle se jette dans la gueule du loup.

Sa main, sur la table. Il la caressait. Justement. Lorsqu’elle arriva à son niveau, elle s'agenouilla vers lui. Le regarda droit dans les yeux. Ses arguments? Quelques uns. Pas tous tout de suite. Trop facile. Elle s'avança.

Plus aucune raison de lui en donner. Elle était là. Devant lui. Elle se pencha vers son oreille.

"La flamme et l'iceberg."

Elle se redressa. Et au lieu de s'en aller. Non. Elle resta. Elle s'assit, sur la table. À côté de lui. Balançant ses jambes telle une petite fille. Aguicheuse? Non. Très peu pour elle. C'était un message. Elle n'avait pas besoin de jouer un jeu.

Elle se montrait. Elle. Personne d'autre. Juste elle. Un jeu. Elle ne souriait pas. Pas vraiment. Un clin d'oeil dans sa direction. Il ne voulait pas. C'était quand lui voulait. Elle prendrait les devants à un autre moment.

*Trop tôt*

Si il fallait, elle se bougerait. Pas sans garantie. Pas avec non plus. Un paradoxe. Ce n’était plus

*Viens*

Qu’elle pensait. Mais bien

*redresse toi, approche toi et savoure.*

Elle était la proie pour la première fois, et commençait à se faire à son rôle. Même si au fond d’elle, somnolait seulement son côté prédateur féroce.

Elle s'approcha et Alex sentit combien elle était consciente qu'il la dominait.On aurait presque dit même qu'elle l'acceptait.Pouvait-il pour autant considérer qu'il avait dompté la bête?Non,elle sommeillait encore.

Elle s'agenouilla,marque de respect,et lui sussura une expression qui tenait la route lorsqu'il était avachi sur la table.Mais plus maintenant,il bouillonait intérieurement.Et là,elle fit exactement ce qu'il voulait.Elle posa ses fesses sur la table,juste à l'endroit où une minute plus tôt il avait sa main.Il sourit,absolument satisfait de la réaction.

*Alex,tu es le meilleur.*

Il la toisa quelques minutes,savourant ses courbes,son corps,sa beauté étrange puis se leva sans un bruit,sans même bouger sa chaise.Avec une aisance et une agilité incroyable.Un animal.Il se plaça juste en face d'elle,sans la toucher,sans même la froler,juste en la devinant de ses mains mais pas de contact.Pas de contact non.Il la egardait droit dans les yeux et il souriait,un peu étrangement bien sûr mais après tout,c'était Alex!
Il ferma les yeux et approcha ses lèvres entrouvertes des siennes,mais toujours à une certaine distance.Mais tout de même,proximité.Il sentait son souffle sur sa peau.Ce moment où il la narguait intensément se transforma en un sourire de contentement.Il s'approcha de son oreille et toujours sans la toucher,juste en frôlant,il murmura

"Ca veut dire que je suis glacial?Tu crois vraiment?"

Et en plus,un iceberg,ça ne montrait rien de ce qu'il était vraiment.

*Ca,ca me ressemble déjà plus...*

Il l’avait toisé. Il s’était redressé. Comme elle le voulait. Comme il le voulait. Elle sommeillait. Elle brûlait. Et dans un sens, il brûlait aussi. Il avait repris des forces. Aucun doute. Pour combien de temps et quelles étaient ses limites ?

Pas de contact, non. Jamais. Approche très sobre. Prédatrice. Digne de lui. Face à elle. Sans qu’ils ne se touchent. Il la narguait. Se rapprocha. La fixait. Lui ? Glacial ? Par moment oui. Trop peut-être. Un autre aurait déjà brûlé. Se serait consumé. Pas plus mal finalement.

*Il tiendra plus longtemps.*

Elle haussa les épaules sans le quitter des yeux. Elle suivait ses mouvements. Il avait murmuré, susurré. Il était attirant. De beaux traits. Fascinants. Il frôlait à présent. Elle aurait voulu sourire. Non pas tout de suite.

"Parfois pas."

Dit-elle. Simplement. Elle ne regardant. Il bouillonnait, elle le sentait. Et pourtant, sa chaleur n’était pas communicative. C’était un iceberg fondant de l’intérieur. Même si souvent, il n’était pas si froid. Si distant sans l’être.

Elle se redressa, légèrement. Proche de lui. Distante. Paradoxe. Les deux. Elle s’approcha de son oreille. Comme lui. Les mêmes gestes. Ne le touchant pas. Le frôlant seulement. Lui soufflant à l’oreille :

"Parfois trop."

Elle se recula. Frôlant se joue avec la sienne. Savamment. Un sourire intérieur. Une flamme qui se consumait à feux doux. Doux maintenant. Pour combien de temps ?

*Pas longtemps*

Elle adopta la même attitude.C'était vraiment se battre à armes égales ou non?Le copiait-elle ou alors c'était une stratégie,un quelque chose qu'elle avait mis exprès au point?Non,très certainement une pulsion.Comme lui,il n'avait pas tellement réfléchi,c'était plutôt sous le coup de son envie,de sa nature profonde.Car si Alex était bien un soldat téméraire et intelligent,il était aussi avant tout un homme.

*Ca fait mal de le reconnaître hein?*

Tous les hommes ont toujours rêvé un jour d'être un dieu.Même si ce n'est qu'une chimère après tout.

Il la regarda dans les yeux et souffla presque inaudiblement,mais il savait qu'elle l'entendait

"Alors si je suis comme ça,qu'est-ce que tu fais là?"

Tout ça pour se l'entendre dire...Parce qu'au fond,il savait très bien ce qui la retenait là.Il l'intriguait.Il l'attirait.Peut-être même qu'elle le trouvait beau,plaisant.

*Beau comme un Dieu?*

Il sourit intérieurement.Mais devant elle,il gardait sa façade d'iceberg,puisque c'est comme ça qu'elle le voyait.

*Et bien vas-y ma grande,réchauffe un peu pour voir*

C'était un souhait.Pas un ordre.De toute façon,il ne l'aurait jamais dit tout au haut.Il se disait tout ça dans sa tête,comme un taré,comme quelqu'un de tout à fait normal en somme.

Il posa sa main sur sa joue et passa son pouce sur ses lèvres,luifaisant faire quelques allers-retours lancinants...

Pourquoi elle était là? La réponse était évidente. Il al connaissait. Il la connaissait parfaitement bien. Il voulait qu’elle lui réponde. Qu’elle lui dise en face. Pourquoi pas après tout. Sa main, sur sa joue et ses doigts surs ses lèvres. Clara savoura. Un soupire de bonheur.

"Tu le sais."

Répondit-elle. Elle ne se dégagea pas. Pas tout de suite. Elle attendrait. Profiterait car oui. Être touchée par ce garçon, qui n’était pas Michael, qui n’était pas comme d’autre non plus, lui procurait une sensation nouvelle. Incomparable. Différente. Particulière.

Voulait-il qu’elle le réchauffe ? Elle pouvait le faire. Elle aurait pu. Le ferait-elle ?

*Pas tout de suite*

Elle prenait ce qu’elle pouvait prendre. C’était Clara. Quand c’était là, elle se servait. Elle prenait. Elle ne demandait jamais son reste.

"J’ai envie de…"

Elle posa sa main sur celle de l’inconnu. Celui dont elle ne connaissait que le nom de famille. Son prénom aurait pu être Harry ou Damien, elle s’en fichait pas mal. Il était là, lui, et c’était tout. Guidant sa main, elle lui fit doucement redescendre de sa joue dans son cou.

*chaleur*

Son cou était une des parties les plus chaudes de son corps. Avec ses lèvres. Là par où passait sa flamme. Elle lui prit l’autre main et la plaça elle aussi dans son cou.

"Te montrer..."

elle se cambra légèrement en arrière et étouffa un rire. Oui. Un rire. Un rire amusé. Un rire qui criait au jeu! Un rire qui n'était jamais sorti de sa bouche. Elle avait rit pour beaucoup de chose. Mais jamais lorsqu'elle s'amusait avec des inconnus.

Elle se redressa

"Te faire sentir..."

Elle se faisait maligne,très très joueuse surtout.Les mains dans son cou,la chaleur qui montait en lui,il se mordit la lèvre de contentement,un petit sourire malin en coin,les yeux clos.
Elle se cambra en riant à moitié: plaisir ou invitation?Ou les deux?Ou autre chose?Alex s'en fichait pas mal,tout ce qu'il savait,c'est qu'elle faisait tout son possible pour qu'il s'embourbe dans ses sables mouvants brûlants.Il comptait bien le faire,mais attendre un peu.

*Tu peux venir te poser sur moi
Je ne veux rien t'imposer *

Calogero...Hum pourquoi pas.Il se rapella un instant le clip chaud et fantasmatique du chanteur français à la basse et aurait souhaité se trouver près d'un grillage à l'instant même.Histoire de rêver un peu.

*Reste aussi longtemps que tu voudras
Si le voyage à mes côtés
Peut simplement te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu'on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi *

C'était tellement lui et probablement elle.Il se lécha les lèvres avec envie et la regarda qui le narguait.Elle voulait lui faire sentir c'est ça?

Il laissa ses mains glisser tout en la fixant,d'abord vers le milieu du cou,du bout des doigts,puis entre ses seins.Pas d'indécence après tout.Ensuite,elles descendirent le long de son ventre et s'y posèrent un moment,sentant sa respiration régulière.Il les dirigea ensuite vers ses hanches et ils les passa sous son t-shirt au bas des reins,la ratira d'un coup sec vers lui de ses mains puissantes.

*N'ai pas à craindre de me bouleverser
Ce qui pourrait arriver
Je te laisserai sur ma peau
Te tatouer
À mon anneau t'accrocher
Et sans barreau te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu'on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi*

C'était fougueux,un peu comme ce qui se passait d'ailleurs.Leurs visages étaient collés l'un à l'autre.Elle voulait lui montrer...lui montrer quoi après tout?Alex n'était pas un novice.Il n'avait pas eu tant de conquêtes que ça mais il savait parfaitement satisfaire le plaisir de celles qu'il avait fait crier.

*Ne résiste pas à cette envie
Viens contre tout, contre moi
T'engager comme avec toi je le suis
Sans garde fou et rester
J'ai fais le voeux de te garder
Aussi libre que moi
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu'on soit *

Il la regardait sournoisement,et sans un mot cette fois,lui fit comprendre.

*Tu attends quoi là?*

Ses mains. Elles glissaient le long de sa silhouette. Sa nuque, ses épaules, ses seins, son ventre où elles s’arrêtèrent. Sa respiration était régulière. Elle aimait ses mains sur elle. Elles étaient fortes, rigoureuses. Clara rit une fois de plus. Une invitation et une provocation. Tout à la fois. Un jeu qu’il semblait disposé à jouer.

Il continua. Ses mains étaient sur ses hanches. Sous son t-shirt. Un rien froide. Aux creux de ses reins. Elles n’étaient pas rugueuses comme celle d’hommes qu’elle avait rencontré. Mais expertes sans aucun doute.

Un coup sec. Elle, plus proche de lui. Il l’avait ramenée. Fougueux. Le visage collé l’un à l’autre. Elle allait pouvoir lui montre. Quoi donc ? Elle. Son savoir faire. Clara n’était pas vantarde. Il n’était pas novice. Elle ne voulait rien lui apprendre. Juste lui faire

*Profiter*

Son regard s’était fait sournois. Pas un mot. Elle comprit. Ce qu’elle attendait. Plus grand-chose. Un rien. L’attente faisait toujours monter le plaisir. Elle était plutôt douée à ce jeu. Elle bouillonnait. Elle se maîtrisait, plus qu’elle ne le souhaitait. Plus qu’elle s’en serait crue capable.

Ses mains toujours dans son dos. Les corps presque serrés l’un contre l’autre. Elle passa ses mains dans son cou. Elle accomplit le même parcours que lui, sur son corps musclé. Ses mains sous son t-shirt. Sa peu douce, mais pas trop. Chaude. Là, il n’était pas glacial non.

Ce qu’elle attendait ?
*Plus rien maintenant*

Elle remonta ses doigts le long de son dos. Se rapprocha encore plus de lui. Elle fit mine d’approcher ses lèvres des siennes. Au dernier moment se détourna. Elle agrippa son t-shirt et le souleva pour lui enlever. Des ses lèvres, elle vint frôler la peau de sa joue, et joua avec son oreille.

Elle fit le même parcours.

*Vilaine copieuse...*

Vilaine,ça c'était certain.Copieuse un peu oui,mais fait exprès sans nul doute.Pour montrer quoi?Qu'elle savait le faire?Ou alors dire : merci je veux que tu ressentes à ton tour.
En fait,il n'en avait aucune idée et il s'en foutait pas mal.Lorsqu'elle posa sa main sur son dos,il n'y avait même plus de différence de température entre eux.Hosmose?Possible.Probable.Maybe quoi.
Il repensa à quelque chose qu'il avait bu dernièrement,ça s'appellait "burn" ou un nom de ce genre.Boisson énergisante pour étudiants pas en forme qui veulent fêter.Il se disait que pour que ça ait vraiment de l'effet,il aurait fallu mettre du concentré de cette fille dedans!

Lorsqu'elle vint chercher ses lèvres et qu'elle se refusa,Alex sourit.Il aurait du le voir venir.Il le savait peut-être après tout.
Elle lui retira son t-shirt.Il se laissa faire sans la quitter des yeux.Sa cicatrice flagrante qui lui barrait la poitrine.Peu importait.Elle lui effleura la joue de ses lèvres et lui mordilla l'oreille.Pourquoi faisaient-elles toutes ça?Toutes sans aucune exception,toutes les filles qu'il avait connu lui avaient joué le même tour.

*Pourquoi hein?Et l'originalité?*

Il lui prit la tête de ses mains puissantes mais délicates d'artistes et la foudroya du regard.Il lui ferma les paupières et lui embrassa doucement tout à tour le front,les yeux clos,les joues,le menton et finit par les lèvres,mais sans s'y attarder.Moins qu'avec les autres parties du visage en tout cas.Ses lèvres se déposaient avec calme et volupté.

Il s’était laissé faire. Il s’était laissé retirer son t-shirt. Elle ne l’aurait pas cru. Elle l’aurait vu l’en empêcher. Parfait. Elle allait faire avec. Il ne se refusait plus à présent. Ils étaient comme en osmose. Pourquoi l’oreille ? Pourquoi un classique ? Pour le dérouter sans doute. Pour qu’il soit plus surpris par la suite encore.

Elle n’était pas comme les autres. Elle connaît leurs trucs. Les imitait parfois. Sans pour autant que ce ne soit ce qu’elle faisait de mieux ! Il lui prit la tête, doucement. Il la foudroya. Il voulait de l’originalité et tout de suite.

*Bien*

Les yeux clos. Son front. Ses yeux, son menton. Ses lèvres. Rapidement. Sans s’attarder. Calme et volupté. S’il voulait qu’elle soit originale.

Elle n’utiliserait pas ses lèvres. Mais ses doigts. Sensuelles mains. Sur son tors surtout. Commun comme geste. Elle les fit ensuite glisser le long de son bras. Ce geste, chez elle, lui provoquait des frissons.

*Mais chez lui ?*

Doucement. Des allers-retours. Dans son cou un brin. Revint sur son torse. Elle posa ses mains dans sa nuque. Et bougea doucement les doigts. Le chatouiller, non ! Le stimuler plus. Elle entrouvrit les lèvres qu’elle se mordit ensuite légèrement. Elle lui prit ensuite les mains, et les guida sous son t-shirt.

Il fallait qu’ils soient à égalité, sans cesse.

*toujours*

Il était torse nu. Elle le serait aussi. Comme un homme, avec quelques avantages en plus. Elle lui lança un regard de feu, intense. Dans un mouvement langoureux, elle se colla légèrement à lui. Replaça ses mains dans sa nuque. Ses yeux, toujours dans les siens. Elle briserait le contact visuel, le moins souvent possible.